Le cancer du sein triple négatif affecte aujourd’hui environ 15% des femmes atteintes de cancer du sein en France et 9 000 nouveaux cas sont décelés chaque année. Il est l’un des cancers du sein le plus agressif et difficile à traiter.
Le cancer du sein triple négatif métastase souvent dans les poumons. Or lorsque cet organe est atteint, cela entraine de graves répercussions. Mon but est donc de comprendre comment les cellules cancéreuses du sein migrent vers les poumons, dans le but de déceler de nouvelles pistes thérapeutiques pour empêcher cela.
Explique Albertas Navickas, chef de l’équipe ARN, microenvironnement tumoral et métastase (CNRS UMR3348 / Université Paris-Saclay).
Ce phénomène métastatique pourrait dépendre de mécanismes alternatifs qui n’ont jamais fait l’objet d’étude jusqu’ici, et qui seraient basés sur des molécules particulières, les ARN doubles brins. A l’aide de la dotation du prix Ruban Rose Avenir qui s’élève à 200 000 €, l’objectif du projet d’Albertas Navickas est ainsi de mettre en lumière le rôle exact des ARN doubles brins dans le développement des métastases pulmonaires du cancer du sein triple négatif.
Une meilleure compréhension de ce mécanisme est nécessaire pour l’évaluation des risques, mais aussi la prévention des rechutes.
► Découvrez l'interview du Dr Albertas Navickas réalisé par l'association Ruban Rose :
Plusieurs chercheurs de l’Institut Curie ont été précédemment récompensés par l’association Ruban Rose :
- Dr Philippe Chavrier, chef de l’équipe de recherche Dynamique de la membrane et du cytosquelette (CNRS UMR144 / Sorbonne université), lauréat du Grand prix Ruban Rose 2022 pour son projet sur le développement des comportements invasifs des cellules tumorales, notamment dans les cancers du sein.
- Dr Eliane Piaggio, cheffe de l'équipe de recherche Immunothérapie translationnelle (Inserm U932), lauréate du prix Ruban Rose Avenir 2022 pour son projet sur la recherche de marqueurs prédictifs de l'efficacité de l'immunothérapie chez les patientes atteintes de cancer du sein triple négatif.
- Dr Irène Buvat, directrice de l’unité de recherche Laboratoire d’imagerie translationnelle en oncologie (Inserm U1288), lauréate du prix Ruban Rose Avenir 2021 pour ses travaux associant imagerie et intelligence artificielle dans la détection précoce des métastases de cancer du sein.
- Dr Elisabetta Marangoni, ingénieure de recherche dans la plateforme Expérimentations précliniques in vivo, lauréate du prix Ruban Rose Avenir 2020 pour son projet de recherche s’appuyant sur les xénogreffes de tumeurs du sein dérivées de patients.
- Pr François-Clément Bidard, praticien en oncologie médicale et responsable du groupe de recherche translationnelle Biomarqueurs tumoraux circulants, lauréat du prix Ruban Rose Avenir 2019 pour ses travaux sur les cellules tumorales circulantes et l’ADN tumoral circulant (ADNtc), des marqueurs du cancer, qui permettent de suivre l’évolution de la maladie grâce à de simples prises de sang.
- Dr Aura Carreira, ancienne cheffe de l’équipe de recherche Instabilité du génome et prédisposition au cancer (CNRS UMR3348 / Université Paris-Saclay), lauréate du prix Ruban Rose Avenir 2018 pour ses travaux sur la fonction biologique du gène de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire : BRCA2.
- Dr Philippe Chavrier, lauréat du prix Ruban Rose Avenir 2018 pour son projet « Interrelations entre cellules tumorales et micro-environnement dans les cancers du sein triple négatifs ».
- Pr Alain Puisieux, directeur du Centre de recherche de l’Institut Curie, lauréat du Grand prix Ruban Rose de la recherche 2018 pour ses travaux et son programme de recherche sur le cancer du sein intitulé « Rôle de l’état de différenciation et de la compliance cellulaire sur les étapes précoces de la tumorigenèse mammaire ».
- Dr Fatima Mechta-Grigoriou, cheffe de l’équipe Stress et Cancer (Inserm U830) à l’Institut Curie, lauréate du Grand Prix Ruban Rose 2017 pour son travail sur les effets du stress oxydant, qui favorise le développement de métastases mais améliore la réponse à certains agents chimiothérapeutiques (comme les taxanes), et sur l’inhibition de l’axe CXCR4/CXCL12 dans le but d’améliorer la réaction à la chimiothérapie.
- Dr Isabelle Fromantin, infirmière-chercheuse au sein de l'unité Plaies et cicatrisation de l'Institut Curie, lauréate du prix Ruban Rose Qualité de Vie 2017 pour son projet "KDOG" dont l'objectif est d’évaluer la capacité de chiens dressés à identifier le cancer du sein en transcutanée, en vue d’une étude clinique.
- Dr Ivan Bièche, généticien au Pôle de médecine diagnostique et théranostique de l'Institut Curie, lauréat du Grand prix Ruban Rose de la Recherche 2014 pour son projet sur l'identification de nouvelles thérapeutiques ciblées dans le cancer du sein à l’aide d’un large panel de tumeurs humaines xénogreffées.
- Lydie Wintz, cadre de santé du département de chirurgie de l'Institut Curie, lauréate du prix Ruban Rose Qualité de Vie 2014 pour son projet sur l’élaboration d’outils d’information à destination des patientes avec un cancer du sein sur la reconstruction mammaire.
- Dr Anne-Vincent Salomon, cheffe du Pôle de médecine diagnostique et théranostique de l'Institut Curie, lauréate du Grand prix Ruban Rose 2012 pour ses études génomiques qui ont permis une classification fine des tumeurs du sein et une meilleure adaptation des traitements.
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En savoir plus sur le Prix Ruban Rose
Décernés chaque année par l’association Ruban Rose, les prix Ruban Rose sont destinés à soutenir les efforts de la recherche, clinique ou fondamentale, mais aussi les innovations et les progrès remarquables en matière de techniques de dépistage, de chirurgie réparatrice, de psychologie ou encore d'amélioration de qualité de vie pour les femmes atteintes par différentes formes de cancers, et particulièrement les cancers du sein.