Aura Carreira : Prix Avenir ruban rose 2018

27/09/2018
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En 2018, l'association Le Cancer du Sein, Parlons-en ! a choisi de mettre à l’honneur la jeune biologiste Aura Carreira et ses travaux sur la fonction biologique du gène de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire : BRCA2.

Aura Carreira

Aura Carreira, directrice de recherche (CNRS) à l’Institut Curie, s’intéresse au gène BRCA2 depuis son post-doctorat à l’université de Californie (USA). Certains gènes, dès lors qu’ils sont altérés, prédisposent au cancer. Les femmes porteuses d’une altération de BRCA2 ont un risque supérieur au reste de la population de développer un cancer au sein ou de l’ovaire. La protéine BRCA2 produite par ce gène répare l’un des dommages les plus néfastes pour la cellule, les cassures double brin de l’ADN, par un mécanisme appelé recombinaison homologue. L’équipe qu’Aura Carreira dirige sur le site d’Orsay de l’Institut Curie et qui se nomme – sans surprise - Recombinaison homologue et cancer (CNRS/Université Paris-Sud/Institut Curie) décortique les moyens mis en œuvre par BRCA2 pour restaurer au mieux cette cassure de l’ADN. Récemment, son équipe a révélé d’autres fonctions de la protéine lors de la division cellulaire qui pourraient être aussi à l’origine de cancer. Néanmoins, il reste encore beaucoup à élucider sur le rôle de ce gène et de sa mutation dans l’apparition d’un cancer du sein.

Le gène BRCA2 est un gène dit « suppresseur de tumeurs » car il joue un rôle de frein dans la prolifération des cellules. Une mutation sur ce gène peut donc perturber cette fonction. Cependant chaque cellule présente deux copies d’un même gène (un hérité de la mère et l’autre hérité du père) et les personnes porteuses d’une mutation sur BRCA2 possèdent une copie intacte de ce gène. La question qui se pose est donc : comment une mutation sur une seule copie du gène BRCA2 peut donner lieu à l’apparition d’une tumeur ?

Grâce au prix ruban rose, Aura et son équipe ont décidé de s’attaquer à cette question, en collaboration avec le service d’oncogénétique dirigé par le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, le pôle de pathologie dirigé par le Dr Anne Vincent-Salomon et le service bioinformatique de l’Institut Curie. Ainsi ils vont pouvoir combiner les approches fonctionnelles, génomiques, protéomiques, histopathologiques etc. pour éclairer les mécanismes à l’œuvre dans l’apparition d’une tumeur, suite à la présence d’une mutation de BRCA2. Leur objectif est d’apporter de nouvelles pistes en matière de prévention, de suivi et de traitement de toutes les femmes porteuses d’une telle mutation et de leurs familles.