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Cancers ORL : de l'intérêt de consulter rapidement

19/09/2016
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Le Dr José Rodriguez, de l’Institut Curie, n’a de cesse de le rappeler : « un tiers des cancers ORL vont se révéler par un simple ganglion qui enfle. Il y a donc une boule dans le cou. » Avec d’autres signes, c’est une des raisons pour consulter et ainsi mettre ainsi toutes les chances de son côté face aux cancers ORL ou VADS. La semaine de sensibilisation est l’occasion de revenir sur quelques conseils.

Département interdisciplinaire de soins de support pour le patient en oncologie (DISSPO)

Les objectifs des équipes rattachées au département interdisciplinaire de soins de support pour le patient en oncologie (DISSPO) sont la prévention et le traitement des symptômes, le soutien…

Ce n’est pas sans raison que, cette année, la Société Française de Carcinologie Cervico-Faciale (SFCCF) décide de parler des symptômes pour sa traditionnelle campagne de sensibilisation aux cancers ORL (oto-rhino-laryngés) ou cancers des VADS (voies aéro-digestives supérieures).

« L’objectif de cette semaine de mobilisation est de sensibiliser le grand public mais également les professionnels de santé aux principaux symptômes des cancers des VADS : perte de voix, enrouement, saignement de nez, douleur d’oreille, mal à la gorge, boule dans le cou, bourdonnement ou aphte qui ne guérissent pas spontanément, expliquent ses organisateurs à la SFCCF. Si un de ces symptômes persiste pendant plus de 3 semaines, il est primordial de consulter un spécialiste. »

Le Dr José Rodriguez, chef du service ORL à l’Institut Curie, est catégorique : « devant le moindre de ces symptômes, il faut en parler avec son médecin pour ne pas perdre la voix ! » et rappelle : « un tiers des cancers ORL vont se révéler par un simple ganglion qui enfle. Il y a donc une boule dans le cou. » Ce type de symptômes ou de signes doit alerter dès le départ d'autant plus si la personne fume ou consomme de l’alcool. Une douleur au niveau des muqueuses, c'est-à-dire au niveau de la bouche ou de la langue, est également un signe ainsi que « quelque chose qui dure ou qui est différent de d'habitude ». Le dentiste est parfois celui qui découvre, à l’occasion d’un soin dentaire, une tumeur naissante. Si la douleur due à un aphte persiste au-delà de huit à dix jours, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin traitant.

S’informer sur les cancers des VADS c’est « Prendre le cancer à la gorge »

Pour sa 4e édition, la campagne « Prendre le cancer à la gorge » sous l’égide de la Société Française de Carcinologie Cervico-Faciale (SFCCF) en partenariat avec le laboratoire pharmaceutique Merck aura lieu du 19 au 23 septembre 2016, sur le web www.makesensecampaign.eu/fr, les réseaux sociaux #SEMAINECANCERSVADS et dans les médias.

Les cancers des VADS ou ORL sont la 4e cause de cancer en France, derrière les cancers du sein chez la femme et de la prostate chez l’homme, suivis des cancers du côlon-rectum et du poumon. Le nombre de nouveaux cas par an est d’environ 14 000. Les cancers des VADS affectent la partie haute des voies respiratoires et digestives (nez, bouche, gorge, trachée et œsophage) ainsi que l’oreille.

Les traitements (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie et thérapie ciblée) des cancers ORL sont souvent combinés, en parallèle ou successivement, adaptés à chaque patient et situation, selon des référentiels regroupant des protocoles consensuels de prise en charge.

A l’Institut Curie, 20 % des patients participent à l’un des essais cliniques thérapeutiques (une douzaine à ce jour) contre l’une de ces pathologies. L’Institut Curie est également très investi dans la recherche translationnelle sur les cancers ORL, avec en particulier les projets en immunothérapie du Dr Vassili Soumelis et en thérapies ciblées de l’oncologue médical Christophe Le Tourneau. Ce dernier, responsable des essais précoces à l’Institut Curie, revient sur le rôle du papillomavirus humain (HPV) dans le développement de certains cancers ORL : « Les HPV sont transmis lors des rapports sexuels ou oro-génitaux. Ils sont très fréquents et causent des infections qui restent longtemps inaperçues. Deux tiers des personnes infectées éliminent le virus mais chez certaines, il fait le lit du développement de cancers qui peuvent apparaître 10 à 15 ans après. Impliquées dans presque tous les cancers du col de l’utérus, en France, ces infection seraient en cause dans la moitié des cancers de l’oropharynx. »