Recherche

Cancer de la vessie : les hommes beaucoup plus touchés

13/05/2020
Partager
Plus de 80 % des tumeurs de la vessie sont diagnostiquées chez des hommes. Le tabac et l’exposition professionnelle à certains agents chimiques font partie des facteurs de risque connus.
4 fois plus
d'hommes que de femmes touchés par le cancer de la vessie

Les tumeurs se développent sur la paroi interne de la vessie et sont diagnostiquées lors d’une cystoscopie (un endoscope est introduit dans la vessie par les voies naturelles). On distingue deux grands types de cancers :

Les formes superficielles sont les plus fréquentes [appelées TVNIM, pour tumeurs de la vessie non infiltrantes du muscle, NDLR. Elles évoluent peu, ne forment pas de métastases, et présentent peu de risques hormis celui de récidives locales fréquentes

explique le Pr Alain Ruffion, chef du service urologie de l’hôpital Lyon Sud (HCL, Pierre-Bénite).


Leur traitement repose sur une intervention chirurgicale. Lorsque la vessie est très inflammatoire et/ou que les polypes sont difficiles à repérer, le chirurgien peut s’aider du marquage par fluorescence des cellules cancéreuses. Si nécessaire, cette intervention peut être complétée, à distance du geste chirurgical, par un traitement local de chimiothérapie, ou par le BCG, qui est en quelque sorte l’ancêtre des immunothérapies

 décrit le Pr Ruffion.

En effet, l’instillation de bacilles vivants de la tuberculose dans la vessie va réveiller localement le système immunitaire pour qu’il s’attaque aux cellules cancéreuses résiduelles

Cette technique a de bons résultats, mais elle est délicate à utiliser, c’est pourquoi des essais cliniques envisagent actuellement d’en alléger le protocole. Par ailleurs, nous faisons face à de gros problèmes d’approvisionnement en BCG actuellement, au détriment des malades

Pour les tumeurs de la vessie infiltrant le muscle (TVIM), il y a des risques importants de progression vers des métastases et/ou des symptômes très douloureux. Une chimiothérapie agressive est mise en oeuvre par voie générale afin d’obtenir une régression de la tumeur, puis une ablation complète de la vessie est réalisée lors d’une chirurgie. C’est aujourd’hui la méthode la plus efficace, elle est suivie de techniques de reconstruction de la vessie ou de stomie, qui permettent à la plupart des patients d’avoir une qualité de vie quasi normale.

Actuellement, l’enjeu principal des recherches c’est l’immunothérapie. Depuis peu, elle est utilisée en traitement de seconde ligne pour les cancers métastatiques, mais seulement 20% des patients traités bénéficient d’une réponse durable. C’est déjà beaucoup par rapport aux traitements précédents mais c’est encore très loin d’être satisfaisant

 résume le Pr Ruffion.