Nicolas Girard

Paroles d'expert : Pr NICOLAS GIRARD, ONCOLOGUE PNEUMOLOGUE, CORESPONSABLE DU VOLET « POUMON » DU PROGRAMME MÉDICO-SCIENTIFIQUE (PMS) DE L’INSTITUT CURIE

05/02/2021
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La recherche au service de l'innovation : rencontre avec le Pr Nicolas Girard.

Comment chercheurs et médecins travaillent-ils ensemble à l’Institut Curie ?

Rappelons d’abord que tous les médecins de l’Institut Curie ont une triple mission : soigner, chercher et enseigner. Chaque fois que l’on prend en charge un patient, on se pose des questions de recherche. Par ailleurs, nous croisons les chercheurs tous les jours, puisque nous travaillons dans les mêmes bâtiments. Ils nous apportent leurs compétences pour répondre aux questions de soins, avec différents modèles et approches thérapeutiques par exemple.

Quels sont les intérêts de cet environnement particulier ?

Quand médecins et chercheurs se côtoient quotidiennement, c’est un terreau formidable pour l’innovation, d’autant que l’Institut Curie accueille chaque année un très grand nombre de patients. Sans les patients, pas de recherche clinique possible. Plus qu’un continuum « de la paillasse au patient », je préfère parler de cercle vertueux entre les patients et les médecins-chercheurs, car chacun à quelque chose à apporter à l’autre. Aujourd’hui, la recherche clinique en cancérologie concerne tous les patients, et plus seulement ceux qui sont à un stade avancé de la maladie ou en impasse thérapeutique. 

Quels sont les axes prioritaires du volet « poumon » du PMS ?

Nous travaillons beaucoup sur l’immunothérapie, qui est l’une des grandes avancées récentes en matière de traitement des cancers du poumon. Nous cherchons à comprendre pourquoi cette stratégie est très efficace chez certains patients et pas chez d’autres. Nous utilisons notamment l’intelligence artificielle en nous basant sur de nombreuses sources de données, des données cliniques par exemple mais aussi de l’imagerie médicale. Nous avons aussi le programme ESMÉ d’Unicancer, dont l’objectif est de déterminer si les découvertes effectuées sur les patients qui participent à des essais cliniques d’immunothérapie sont transposables à la population réelle de tous les malades.