Manuela Romano

Parole d'expert : Dr Emanuela Romano, directrice médicale du centre d'immunothérapie des cancers

03/08/2020
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L'immunothérapie au bénéfice des patients : rencontre avec le Dr Emanuela Romano

Comment un patient peut-il aujourd’hui bénéficier d’une immunothérapie ?

Il y a deux principales voies d’accès : soit le médicament dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour des indications précises, et le patient rentre dans le cadre de l’une de ces situations médicales. Alors le traitement est pris en charge par la Sécurité sociale. Soit le patient participe à un essai clinique, et là aussi, il doit répondre à certains critères comme le type et le stade d’évolution de la maladie et l’absence de contreindications majeures. Dans les deux cas, – comme pour tout médicament – il faut respecter des critères cliniques pour pouvoir bénéficier d’une immunothérapie.


Existe-t-il par ailleurs des dispositions particulières d’utilisation ?

En effet, lorsqu’un médicament a démontré son efficacité mais n’a pas encore obtenu d’AMM, l’ANSM peut donner une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) entre-temps.
C’est le cas par exemple en ce moment pour une immunothérapie de type anti-checkpoints combinée à une chimiothérapie pour un sous-type de cancer du sein triple négatif en stade avancé.


Qu’en est-il de l’usage compassionnel ?

Cette démarche permet de traiter des malades qui n’ont aucun autre recours et qui n’ont pas non plus le temps d’attendre la fin des essais cliniques et du processus d’autorisation. Cette prescription ne relève d’aucune expérience, d’aucun essai clinique, mais vise à traiter une personne qui a besoin d’une nouvelle solution thérapeutique pour mieux maîtriser la maladie. C’est une disposition très particulière et d’utilisation rare qui s’apprécie au cas par cas. Dans ce cas, grâce à des fonds institutionnels entre autres, une immunothérapie peut en effet être proposée à titre d’usage compassionnel.