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La chimiothérapie artérielle contre le rétinoblastome

02/06/2018
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Le rétinoblastome est un cancer de l'oeil du jeune enfant. Le Dr Isabelle Aerts présente des résultats qui démontrent l'intérêt de la chimiothérapie artérielle pour limiter les effets secondaires et préserver l'oeil et la vision autant que possible.

Isabelle Aerts

Le rétinoblastome est un cancer rare de l’œil qui atteint les très jeunes enfants, le plus souvent avant l’âge de cinq ans. Depuis 25 ans, chimiothérapies et traitements locaux (par laser) ont permis de faire reculer les énucléations et les radiothérapies jusqu’alors souvent nécessaires pour traiter ces patients.
Mais préserver leur vie, leur vue et leur futur reste un enjeu majeur pour les médecins. Isabelle Aerts, pédiatre à l’Institut Curie, présente au Congrès de l’American Society of Clinical Oncology les résultats d’une étude sur une autre alternative de traitement : la chimiothérapie artérielle. "Il s’agit d’administrer une chimiothérapie dans l’artère ophtalmique, petite artère nourricière de l’œil, via un cathéter introduit par l’artère fémorale puis guidé jusque dans l’artère ophtalmique. Cela permet de délivrer une petite dose de chimiothérapie, directement auprès de l’œil, évitant les toxicités liées aux fortes doses et à la dissémination du médicament dans l’organisme", explique-t-elle. La technique date des années 1980, mais avait été abandonnée à cause de trop nombreuses complications. Aujourd’hui, les progrès accomplis par le cathétérisme l’ont remise au goût du jour au niveau international. « Notre étude montre qu’elle est faisable et généralement bien tolérée. Nous sommes en train de rédiger un protocole sur cette technique et préparons un essai qui comparera l’effet d’une chimiothérapie seule, le melphalan, avec celui de cette même molécule combinée à une seconde, le topotecan, qui pourrait permettre de réduire les doses de la première et les effets secondaires qui lui sont liés », détaille le médecin.
"L’Institut Curie est un des rares établissements au monde à mener des études prospectives sur un cancer rare comme le rétinoblastome et il est reconnu pour cela. Ces résultats ont donc une valeur importante pour la communauté médicale", conclut le Dr Aerts.

 

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