- Un cancer du sein avant 40 ans : pourquoi ?
- Diagnostic : être vigilante, quel que soit l’âge
- Des traitements qui impactent le cycle, la fertilité, la sexualité
- Une sur-représentation des formes plus agressives
- Les consultations d’onco-fertilité et d'onco-génétique
- Couple, travail, vie sociale… : les femmes jeunes sont-elles plus impactées ?
- L’Institut Curie fait progresser la recherche, au bénéfice des patientes

Les consultations d’onco-fertilité et d'onco-génétique
Les consultations d'onco-fertilité
L’une des questions qui se pose souvent lorsqu’une femme jeune est touchée par un cancer du sein est celle de la maternité. Les patientes craignent en effet de ne pas réussir à tomber enceinte une fois les traitements passés.
L’Institut Curie est attentif à la prise en charge des femmes jeunes et propose des consultations d’onco-fertilité, avec des médecins dédiés, gynéco-oncologues, à Paris et à Saint-Cloud : Dr Florence Coussy, Dr Sophie Frank et Dr Nasrine Callet.
La première difficulté pour prédire la fertilité réside dans le fait que les règles sont un mauvais marqueur de fertilité. Un arrêt des règles, même long, n’est pas synonyme d’infertilité. Inversement, le fait d’être réglée n’est pas non plus synonyme de fertilité.
Il n’existe aucun examen qui permette de déterminer si l’on est encore fertile ou non après avoir suivi des traitements pour un cancer du sein
souligne le Dr Anne-Sophie Hamy-Petit, onco-gynécologue et chercheuse.
Pour ces femmes qui envisagent d’avoir un enfant après la fin des traitements, il est donc primordial de les adresser dans une consultation dédiée d’onco-fertilité afin de leur donner une information adaptée. Les questions de contraception pendant les traitements, de perturbation des cycles pendant la chimiothérapie et de grossesse après un cancer y sont abordées.
Débuter une grossesse après un cancer du sein n’est pas contre-indiqué, car cela n’interfère pas avec le risque de rechute de cancer du sein. Il convient cependant d’en discuter avec le médecin pour décider ensemble de la meilleure période pour entamer une grossesse car un délai est nécessaire à compter de la fin des traitements.
Il existe plusieurs techniques de préservation de la fertilité féminine dont les indications seront discutées au cas par cas au sein d'une équipe multidisciplinaire : la conservation ovocytaire ou embryonnaire, la conservation du tissu ovarien, la conservation d’ovocytes immatures, l’injection d’agonistes de la LHRH.
Les consultations d’onco-génétique
Un circuit oncogénétique est souvent proposé aux femmes jeunes, en raison d’une sur-représentation des formes héréditaires dans cette tranche d’âge.
On les adresse en fonction des antécédents familiaux, de l’âge au diagnostic, du type de cancer, mais il y a aussi des indications isolées, par exemple un cancer du sein avant 36 ans même sans antécédent familial ou un cancer du sein triple-négatif avant 51 ans,
explique le Dr Sophie Frank qui suit les femmes à très haut risque porteuses d’une mutation génétique.
L’objectif ? La présence d’une mutation génétique peut changer la modalité de la surveillance mammaire. Il y a aussi d’autres risques tumoraux qui peuvent être associés, par exemple dans les mutations BRCA il y a un sur-risque de cancer de l’ovaire. Enfin, l’intérêt est de pouvoir faire des tests précoces pour les autres membres de la famille.